un peu d'histoire Templière...

Publié le par emmanuel

 

1095...
le pape Urbain II prêche la première croisade contre les infidèles en terre sainte (Palestine). Les nobles fils des châteaux de France se doivent de crier haut et fort "Dieu le veut "! Il faut délivrer le tombeau du Christ, et conquérir la ville sainte (Jérusalem). Au total 150 000 personnes, chevaliers, soldats, écuyers et serviteurs se présentent à l'appel du représentant de Dieu sur terre, et s'en vont guerroyer contre les Turcs et les Sarrazins. La mission est multiple... hormis chasser les impies, il faut délivrer et protéger les chrétiens vivant sur place.
Il faudra des années avant que la croisade n'atteigne son but, des années de souffrances et d'atrocités !
1099...
après 4 années de tueries, Jérusalem tombe, c'est la victoire !
Lorsque les portes de la "ville de paix" s'ouvrent (cette dernière était aux mains des Egyptiens qui en avaient chassé les Turcs en 1098), les croisés massacrent les habitants sans tenir compte une seule fois des ordres de leurs chefs.
Bilan :
- Ces 4 années ont été lourdes en "saintes pertes humaines", sur les environs 150 000 volontaires partis en 1095, seulement 15 000 termineront la croisade.
- Nombre de seigneurs perdent de vue "La paix de Dieu", à savoir, protéger les enfants et les femmes, respecter les non combattants, et secourir les chrétiens. Ils se cherchent des royaumes sur place, et se proclament roi.
- Les sièges des grandes villes, par les chevaliers croisés, voient un nouveau genre d'amusement (ou de dissuasion pour l'ennemi), le cannibalisme ! Les espions sont embrochés et rôtis vivants, chacun venant ensuite améliorer son ordinaire ! La réputation justifiée des croisés, restera longtemps celle de barbares cruels et sanguinaires, aux yeux des musulmans.

Une paix qui n'en est pas une, va s'installer pendant trois années, jusqu'au jour ou des pèlerins au nombre de 150 000, fraîchement arrivés d'Europe, se lancent à la poursuite des troupes Turcs dans des déserts inconnus … ils n'en feront qu'une bouchée ! Les rescapés devront se cacher, survivre en petit groupe grâce à l'aide de chrétiens Grecs, Arabes ou Arméniens. Les choses semblent aller comme cela pour les souverains locaux issus de la chevalerie.
Quelques tueries, massacres, enlèvements, conspirations et guerres de successions vont s'enchaîner, jusqu'à ce qu'un chevalier nommé Hugues de Payens, et son compagnon, Geoffroi de Saint-Omer , des âmes pures aux sentiments religieux réels, parlèrent en cette nuit de décembre 1117, d'une idée qu'ils venaient d'avoir, avec sept de leurs compagnons (André de Montbard, Gondemare, Godefroy, Roral, Payen de Mondésir, Geoffroy Bisol et Archambaud de Saint-Agnan).
Elle semble faire l'unanimité des neuf personnages présents. Sans perdre de temps, ils se présentent devant Baudouin I roi de Jérusalem, fils régnant du chevalier Godefroy de Bouillon, et s'agenouillent devant lui. (il décédera quelques mois plus tard)
Ces neuf courageux hommes veulent protéger les pèlerins qui viennent, traversant de longues et dangereuses contrées, pour se recueillir dans la ville sainte. Les routes sont incertaines et les attaques fréquentes. Leurs intentions sont bonnes, un rien utopique, mais le roi Baudouin, en manque de soldat, acceptent leur dévouement. Ils logeront à présent dans les restes du temple de Salomon. Le nom de cette confrérie coulait de source, ils seraient les moines soldats, " les chevaliers du Temple"! Non nobis, domine, non nobis, sed nomini tua da gloriam" (Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de ton nom)
Ils deviendront, avec les chevaliers de saint Jean ou hospitaliers, mais aussi les chevaliers Teutons, les trois Ordres les plus puissants de cette époque.
Hugues de Payens, 1er Grand Maître de la Loge, deviendra un fidèle conseiller du roi, et un ambassadeur précieux de Baudouin II. Quelques courageuses actions feront se multiplier le nombre de prétendants chevaliers du Temple. Ils passeront d'une dizaine, à des centaines, certain diront des milliers ! La deuxième croisade imposera l'ordre des Templiers comme une puissance militaire et religieuse. Les victoires s'additionneront, leur renommée traversera les frontières, et leur pouvoir deviendra, petit à petit, politico-économique ! Les Templiers sont applaudis par les rois, adulés par le peuple, et craint par les ennemis... mais la pomme contient un ver !
N'entre pas qui veut dans la chevalerie du Temple, seul les nobles prêtent le serment de fidélité, humilité, pauvreté, et chasteté. S'enrôleront des seigneurs en mal d'action, d'autres cherchant le pardon du Christ après un crime de sang, des excommuniés en quête du rachat de leur âme ou alors, le nom d'une lignée égarée en manque de considération. Les autres ne sont que des mercenaires, payés par l'Ordre pour servir leurs intérêts et gérer les biens qui s'amoncèlent (la fortune des Templiers vint de milliers de dons fait par des nobles ou des vilains) Des gens de tous horizons furent engagés, apportant avec eux, leurs mesquineries, leurs mœurs, et leur goût prononcé pour l'argent !
Pourtant, des scissions ont eu lieu, et ce, depuis le commencement. La découverte de manuscrits dans les ruines du Temple les a bouleversés, remettant en cause leur foi chrétienne et leurs certitudes ! "Le Christ est fils de Satan"! Il fallait rejeter cette abomination, ce mensonge écrit par des "eschaïmins" (espions) à la solde des assassins du Christ ! Quel fut réellement l'impact sur leurs actions futur, nul ne le sait, mais ce secret fit se dévoiler des sentiments... moins religieux et plus matérialistes !
Une réalité s'impose à présent, les mobiles diffèrent. Qui pourrait encore croire que tous les papes nommés au fil des siècles le furent par dévouement ? Certain se convertirent pour l'occasion, d'autres firent assassiner des prétendants pour y accéder, d'autres s'enrichirent et maltraitèrent le peuple... Les Templiers n'échappèrent pas à cette poussée d'ambitieux sans état d'âme !
1307...
Les puristes du commencement sont morts depuis des années, les Grand Maîtres règnent, gardant ces valeurs comme traditions immuables. Les richesses font qu'ils sont les plus puissants d'Europe, des maîtres guerriers, politiques et religieux ! Ils sont indépendants, et cela gène. Le Pape Clément V a peur et haït cette situation d'état dans l'état. Le Grand Maître Jacques De Molay n'est pas homme à s'ébranler facilement, et ses choix ne se font plus en fonction des demandes de l'église, mais des besoins de l'Ordre ou de ses convictions. Philippe IV dit Le Bel roi régnant craint lui aussi pour son trône, et les richesses de l'Ordre sont comme un aimant qui l'attire irrésistiblement ! Il suffirait d'un claquement de doigts pour que les Templiers prennent le pouvoir. Cette idée est inadmissible... il faut anticiper ! Une campagne de désinformation est lancée. Les Templiers sont des imposteurs, ils vénèrent un faux dieu du nom de Baphomète, ils ruinent le pays, pratiquent la magie noire, etc etc... La chasse aux sorcière est lancée, elle durera des années, maculant de sang les rues des villes. Les tribunaux fantoches siègent, accusant et inculpant tous les membres de l'Ordre (à l'occasion de vengeance, quelques non-templiers furent jugés et condamnés en même temps). La survie fut dans la fuite, mais seule une poignée de fidèle réussi à s'échapper dans les pays alentours.
1314...
Jacques De Molay, et d'autres compagnons, après avoir reconnu les faits sous la torture (il n'y a guère de malin dans ce genre de situation), se rétractent et sont mis au bûché. Pendant que les flammes le dévoraient, De Molay lança une puissante malédiction de mort contre le Pape et le roi... "Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'assigne à comparaître, dans quarante jours, devant le tribunal de Dieu ! Et toi aussi, roi Philippe !". Clément V et Philippe le Bel moururent respectivement le 20 avril et le 29 novembre de la même année. La lignée des "rois maudits" commence...

Tout est-il terminé ? L'Ordre des Templiers n'est-il plus qu'un lointain souvenirs ? Que vont faire les rescapés ? Ils ne possèdent plus rien en France, mais les Templiers ne sont pas sans ressource. En fait, ils n'étaient pas des centaines, ni des milliers, mais bien des millions à travers le monde ! Les mains se tendirent, des chefs furent nommés, la puissance du mouvement n'était qu'à son commencement... une seule chose devenait primordiale à présent, tout devait rester dans l'ombre ! Ils n'existaient plus pour le commun des mortels, l'Ordre du Temple avait cessé d'exister en cette journée de 1307, et cela devenait une bonne chose... Des centaines de Loges naquirent au fil des siècles, ayant des aspirations divers, mais le maître mot resta le même... Que nescit dissimulare nescit regnare ! (qui ne peut dissimuler ne peut régner)

Publié dans emmanuelmalenfant

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